Par Unicorpse
« Mais tu feras comment quand tu seras vieille ? »
Un article sur le tatouage
(entre autres), ça me trottait. Alors quand Alabama m’a demandé d’en écrire un, j’ai dit oui évidemment, sans trop
savoir où j’allais. Parce que la modification corporelle dans toutes ses
pratiques, je pourrais en parler pendant des heures sans m’arrêter. Alors je
vais essayer de vous construire tout ça, et sans trop m’énerver. Parce qu’évidemment,
je parle de mon expérience, avec mon point de vue, mais je pense pas être la
seule concernée. Du coup pour lire tout ça, je vous conseille d’être bien
installé, avec un truc à boire, à manger, à fumer, m’enfin peu importe. Parce
que ça risque d’être long.
Pour la suite de la lecture :
MC = modification corporelle. Parce que c’est long à écrire d’une part, et puis
ça englobe le tatouage, le piercing, et d’autres trucs.
Puisqu’il faut un début, je
vais vous raconter un peu ma vie (j’adoooore raconter ma vie tu sais). La MC ça
m’attire depuis longtemps, bien longtemps. Je sais pas exactement quand ça a
commencé, mais j’ai deux épisodes précis en tête. Le premier vers quoi… huit ou neuf ans, j’ai vu sur une pochette d’album une dame la bouche ouverte et un truc sur
la langue. J’ai demandé à ma maman ce qu’elle avait, « c’est un piercing ».
Alors j’ai dit que j’en aurai un pareil quand je serai grande, mais « ça
te passera ». Mes fesses ouais. Le deuxième, à peu près à la même période,
ma maman s’est fait tatouer un petit truc dans le dos. Elle rentre à la maison,
ça m’a fascinée. Pareil, je veux quand je serai grande. Bon, je vais vous
avouer un truc archi honteux : je voulais absolument me faire tatouer le
portrait de Leonardo di Caprio entre les seins. Heureusement, entre temps, j’ai
grandi.
Le tatouage, j’avais bien
compris qu’il fallait que j’attende mes dix-huit ans pour passer le cap. Le piercing
par contre, ça me démangeait sévèrement. Alors à mes quatorze ans, j’ai absolument
voulu en avoir un (comme quoi, c’est pas passé). J’ai fait du forcing à crever
puisqu’il me fallait l’autorisation parentale (mais vraiment, genre lettres de
négociations, grève de la faim et tout. J’ai tenu quelque chose comme quatre jours
si ma mémoire est bonne). J’ai fini par avoir une bonne proposition : si j’avais
au moins 80/120 à mon Brevet, je pouvais me faire percer le nombril. Mais comme
je trouvais ça moche j’ai demandé le cartilage de l’oreille. Riez : j’ai
eu 82/120. Du coup, oreille percée. Avec les quatre trous que j’avais déjà, je
commençais ma petite collection. Ensuite, il a fallu attendre. Genre longtemps.
Puis je vous passe les galères que j’ai eues (faute à moi-même, j’ai acheté un
bijou pourri qui m’a infectée, j’avais la flemme de le remplacer). A dix-sept ans,
après des nuits entières passées à lire tout ce qui concerne la MC sur Internet
(oui, TOUT), je suis passée chez Abraxas avec ma maman pour m’acheter un
nouveau bijou, clean celui-ci pour mon oreille. Parce que j’en avais un peu
marre de cette infection, quand même. Et là, le miracle : ma maman a
demandé au gentil monsieur si le piercing de la langue était dangereux. Il l’a
rassurée, j’ai eu l’autorisation, le lendemain j’étais percée après avoir dû
faire la promesse que j’irai pas trop loin (… ahahahahahahah, je t’aime maman).
Elle s’est dit que si le monsieur était pas mort avec tous les piercings qu’il
avait et les bras noirs de tatouages, je devrais m’en sortir vivante. Puis j’ai
enchaîné, pluuus ou moins avec autorisation parentale : j’ai commencé à me
faire écarter le lobe (six millimètres depuis, et ça restera comme ça, même si je galère à
trouver des bijoux avec un trou aussi « petit »), un troisième trou
au lobe, un microdermal au cleavage (un implant entre les seins si vous
préférez).