Par Alabama
Aujourd’hui, je vous
emmène sur un thème historique dont vos profs de lycée vous auront peu
parlé : la prostitution du XIXème siècle jusqu’en 1946. Pourquoi le
XIXème ? Parce que c’est, en France, l’apogée du bordel. Le pur, le vrai. Pourquoi
1946 ? Parce que c’est la date de la loi sur la fermeture des maisons
closes françaises. Le tableau que je vais vous dresser concernera donc ce centenaire et demi, car les pratiques évoluent peu après la grande réinvention qu'en fait la Révolution. Vous verrez que ce tableau fait bien réfléchir sur la situation actuelle des prostituées. Mais, diable, pourquoi n’aurions-nous pas de bordels réglementés par
l’Etat pour garantir la santé et la sécurité de ces vendeuses de rêve (et d’autres petites choses) ?
Vorstadt und Salon de Josef Engelhardt. |
« La prostitution : le mal nécessaire ? » Voilà comment Alain Corbin titre son article publié dans la revue L’Histoire. Alain Corbin, c’est mon copain d’Histoire des putes. Pour étudier cette Histoire, il faut partir d’un constat simple : l’Etat, les magistrats, la police, personne n’a jamais réussi à étouffer la prostitution. Et poursuivre sur une notion plus complexe, celle des différentes politiques adoptées à l’égard de ce métier. Ici, je ne m’aventurerai pas à juger le métier même de prostituée. Je voudrais simplement vous montrer le point de vue que l’on avait dessus au XIXème siècle. La profession n’a pas, ou peu, changé, mais la manière de la percevoir et de la pratiquer, elle, n’est plus du tout la même. Et pour cela, je vais vous livrer le quotidien d’une prostituée à l’époque, en vous laissant faire votre propre comparaison, et donc, votre propre avis.
Mais avant, ça se passait comment ?
Challenge : en
trois lignes, vous résumer l’Histoire de la prostitution avant le XIXème.
Prêts ? Parce que je n’y arriverai jamais. Je me concentre sur le cas
français, donc on zappe l’Antiquité, parce que techniquement, la France, ça
commence au Moyen Âge. En ce temps fort reculé, et ça peut paraître très
étonnant, les prostituées sont les gardiennes des mœurs, pour lesquelles on les
sacrifie. Elles sont gérées par l’Etat (enfin, l’Etat… La notion est beaucoup
plus méga compliquée, mais zappons), perçues comme un moindre mal. Pour
résumer, certes, avoir des putes, c’est pas bien. Mais il faut bien quelqu’un
pour canaliser les pulsions sexuelles des hommes, les déniaiser et les
détourner du péché de l’homosexualité (le maaal). Comme toujours, vous le verrez,
il existe plusieurs formes de prostitution, de celles des fêtes de village
jusqu’aux entretenues des hôtels royaux. Et voilà, j’ai raté mon pari des trois
pauvres lignes. Les prostituées sont très surveillées, tout est réglementé : leurs déplacements, leurs fréquentations (pas d’hommes
mariés, de prêtres ou de juifs), leurs vêtements (tête nue, pas d’ornement, pas
de fourrure, pour être différenciées des femmes honnêtes). Ce sont (en théorie)
des femmes qui ne peuvent pas être mères : étrangères, campagnardes (des
ploucs venues en ville, quoi), des femmes violées ou engrossées hors mariage,
des veuves ou des délaissées. Malgré leur utilité reconnue, elles sont impures
(toucher de la nourriture qui ne leur est pas destinée ? Le maaal bis).
Le Transport de Jeaurat (1755). |
Bref, bientôt arrive le
XVIème siècle, avec ses gros sabots. Bon, oubliez l’Humanisme et les trucs que
vous avez appris au lycée, le XVIème, c’est pas si jouasse que ça, comme
époque. Les guerres de religion, par exemple, on a connu plus cool. Niveau
prostitution, tout se renverse : c’est définitif, c’est pourri, il faut
l’éradiquer. La prostitution clandestine se répand, les conditions de vie de
nos prostituées se désagrègent avec. Puis de toute façon, c’est toujours la
femme qui est fautive si on la prend en train de se faire payer pour du sexe. Les
Temps Modernes apportent une grande nouveauté : les asiles pour femmes
repenties, bientôt rejointes par celles qui risquent de tomber dans la
prostitution, les pauvres, célibataires ou veuves. Vous voulez rire ?
L’ordonnance concernant ces asiles précise qu’ils n’acceptent que les jolies
filles, les laides « n’ayant pas à
craindre pour leur honneur ». Mais la clandestinité est toujours d’actualité,
les répressions n’étant que peu efficaces. Et voilà comment on arrive au XIXème
siècle, qui décide de codifier les maisons de tolérance. Pardon pour le
non-respect total de mon challenge. Je ferai mieux la prochaine fois, promis.
Et le XIXème siècle, alors ?
Nana représentée par Manet. |
Notre brave XIXème. Le
système mis en place après la Révolution vise à tenir les filles de joie à part,
hors de la société, à les enfermer. Mais toute la prostitution ne réside pas
dans ces maisons. Il nous en faut décomposer trois sortes. Tout d’abord, les
filles entretenues, les grisettes, des lingères, couturières, modistes, qui ont
besoin d’arrondir leurs fins de mois. Leur but ? Trouver un protecteur pour
les installer et les entretenir. Il s’agit là souvent d’une illusion pour
échapper à la condition ouvrière. D’autres en font un métier à temps plein, à
se parer et à séduire : selon les régimes, les surnoms changent. Ce sont
des lorettes, des demi-mondaines, des lionnes, des cocottes, des grandes
horizontales, de belles petites, bref, tout ça pour dire qu’on avait beaucoup
plus d’imagination qu’aujourd’hui. Allez lire Nana, ça donne une bonne idée de ce que ça pouvait être.
Ensuite, la prostituée
libre, dite « fille à carte ». C’est celle qui exerce à domicile ou
sur la voie publique, soumise à une réglementation draconienne : son
« fichage » lui impose de produire sa « carte » à toute demande
de la police. Il lui est interdit d’exercer en dehors de certaines heures (à
Paris, 19h-23h. Les 35h sont bien loin, ma p’tite dame) ou aux abords de
certains lieux (églises, jardins publics, Grands
Boulevards, Champs-Elysées, quais, ponts, etc.). Elle doit se présenter chez un
médecin toutes les deux semaines, ne doit pas être vue à sa fenêtre, ni sortir
« en cheveux » (c’est-à-dire sans chapeau), mais avec une mise simple
et décente. Vous avez compris, cette catégorie est un véritable enfer
législatif, auquel il faut se plier si l’on ne veut pas finir à l’hôpital, en
asile ou en prison. C’est sympa.
Mais
la catégorie qui m’intéresse ici le plus est celle de la prostitution
close, avec ses « filles à numéro », exercée dans des établissements
clairement identifiés comme tels et soumis à des impératifs… Méga stricts. Ce
sont les maisons de tolérance évoquées plus haut. Et c’est à elles que je veux
consacrer mon attention. Le petit problème, c’est qu’avant
l’entre-deux-guerres, les prostituées ne s’expriment quasiment pas sur ce
qu’elles vivent. Tout ce qu’on sait, c’est par quelques clients ou policiers
bavards, par des médecins qui décrivent ce qu’ils voient ou des textes de lois.
Ambiance.
Ce
qu’il faut bien comprendre sur le XIXème siècle, c’est que le bordel n’en est
pas un endroit honteux. C’est un lieu de détente, ordinaire et naturel. Les
bordels officiels, contrôlés par la police et les médecins, ont tendance à
baisser au fil du siècle, en faveur des bordels clandestins. Pour le petit
chiffre, on estime qu’un quart des hommes parisiens avaient des relations
régulières avec des prostituées. Ça, c’est fait.
Carte de réclame du 4, Cité Pigalle « Madame Bérénice, marchande de frivolités, vous invite à visiter son hôtel directoire. Vous y verrez de belles gravures, des estampes et d'autres choses encore.» |
Le genre de filles qu’on
y trouve est toujours plus ou moins le même : marginalisées pour être
étrangères ou déflorées. Le XIXème siècle a un
recrutement beaucoup plus systématique et brutal que les siècles antérieurs. La
pauvreté s’est accrue, les naissances aussi. Résultat : beaucoup de femmes
n’ont rien pour vivre et doivent travailler. Même celles avec un petit job,
comme l’ouvrière ou la fleuriste, peuvent être repérées par des bandes de
souteneurs pour subitement changer de métier, de gré ou de force. Bon, c’est
plus souvent de force, quand même. Les jeunes
filles vierges sont particulièrement recherchées : les trafiquants
simulent l’amour, promettent un mariage, de l’argent, font boire les filles et
finissent par les conduire aux clients. Et le piège se met en place.
Vous
l’aurez compris, le XIXème siècle fait du neuf à propos de la prostitution.
Tout à l’heure, je vous disais que ces filles ne s’exprimaient pas sur leur
quotidien : c’est parce qu’elles représentent une tache, un défaut sur les
mœurs parfaites de notre France. Laissez-moi vous présenter un nouveau
personnage : M. Parent-Duchâtelet (mouhahaha, le nom pourri), un médecin
hygiéniste, qui rédige, dans le premier tiers du XIXème, un pavé intitulé De la Prostitution dans la ville de
Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de
l’administration. Succin comme il faut.
Et dans ce rapport, voici comment M. Parent-Duchâtelet voit les prostituées :
immorales, mais indispensables. Un objet au service de la société. Cela devrait
vous rappeler la vision du Moyen Âge. Eh bien, ce n’est pas loin. Citons Parent-Duchâtelet : « Les prostituées sont aussi inévitables, dans
une agglomération d’hommes, que les égouts, les voiries et les dépôts
d’immondices […], elles contribuent au maintien de l’ordre et
de la tranquillité dans la société. » Sans elles, l’homme « qui a des désirs pervertira vos filles et
vos domestiques […], il mettra le trouble dans les ménages. » Il faut
à tout prix empêcher les prostituées de pénétrer la sphère privée de la maison
des honnêtes gens (le double sens de cette phrase est totalement involontaire),
et faire venir les hommes à elles. La raison est très simple : elles
acquièrent des vices dont elles ne peuvent se débarrasser lorsqu’elles cessent
leur « carrière ».
Parent-Duchâtelet va jusqu’à affirmer que la débauche est héréditaire. « Comme le crime, la prostitution forme une
contre-société souterraine. » explique A. Corbin. Ces deux strates
sociales doivent vivent en parallèle, se côtoyer mais jamais se mêler.
Concrètement, pour une prostituée, c'était quoi, un bordel ?
Extrait du Guide Rose. |
Avançons un peu, et
entrons dans les maisons closes. A l’intérieur de ces bordels officiels, les
règles sont toujours au rendez-vous, d’abord représentées par les traditions et
rites : une lanterne rouge visible (la fameuse chantée par Sting – allez, écoutons, c'est toujours bon pour nos oreilles – qui
existe tout de même depuis la Rome antique), un Guide Rose, recensant les
meilleurs établissements, à la base réservé aux professionnels, mais rapidement
vendu à la sauvette à prix d’or. Ce sont ensuite des règles de sécurité, mais,
comme nous allons le voir, trop rarement destinées aux prostituées elles-mêmes.
La sécurité passe surtout par l’hygiène. Le client ne doit être soumis à aucun
risque. Il ne faudrait pas qu’il transmette une maladie à sa respectable
épouse. Mais tout cela constitue un concept assez utopique, puisqu’une maladie
vénale se répand vite. Très vite. Pour Parent-Duchâtelet (j’ai failli mettre
ses initiales avant de me rendre compte que… Non, ce n’est pas une bonne idée),
la syphilis est pire que la peste. La syphilis, c'est qui a touché Baudelaire,
Flaubert, Maupassant, Manet. Entre autres. Les visites médicales sont très
régulières, mais malheureusement insuffisantes. Les mœurs doivent également
être surveillées au sein de la maison : on craint le tribadisme
(une pratique sexuelle entre femmes, donc entre prostituées. Vous vous rappelez ? Ce sont des
monstres assoiffés de sexe qui font ce métier pour apaiser leurs pulsions
incontrôlables). C'est pourquoi chaque chambre doit être visible par la tenancière (la
patronne, une Maman, qui protège et retient ses filles) de l’extérieur.
L'annexe médicale du One Two Two. |
N’oublions pas les
désagréments quotidiens : les règles (problème qu’on résolvait par un bain
glacé), et bien sûr, les grossesses. Les moyens de contraception existent, mais
de là à être efficaces, c’est une autre histoire : les préservatifs sont
connus depuis fort, fort longtemps, mais leur usage demeure très limité au sein
des maisons. A part dans les maisons de luxe, où ils sont distribués gratuitement,
il faut les payer. Un prix et une utilisation peu attirants font que les
clients les dédaignent. Après le rapport, les filles pratiquent des injections
de divers produits pour nettoyer et éliminer le sperme restant. L’espoir naïf,
dirions-nous aujourd’hui. Il faut néanmoins compter le nombre gargantuesque de
fausses-couches causées par les pratiques sexuelles, et y ajouter celui des
avortements et des risques qui l’accompagnent. Parent-Duchâtelet, ce génie du
temps, conclue, lui, que beaucoup de filles sont infécondes en proposant
l’explication d’un rejet psychologique de la grossesse. On pense aujourd’hui
qu’il est plus probable que les maladies gynécologiques en aient été la cause.
Outre la santé physique
des filles, leur santé mentale est souvent déstabilisée. En dehors des bordels,
on se pose rarement la question : pourquoi se prostituer ? Il n’y a
pas forcément d’histoire tragique à la Fantine, ni de traumatisme profond qui
se transmettra sur cent générations : on trouve même certains cas de
carrières fulgurantes (jetez un coup d’œil à celle de Casque d'Or, qui est
assez impressionnante). Cependant, ils restent rares. On parle plus volontiers
de « misère sexuelle ». Joséphine Butler, une féministe anglaise, le
remarquait en 1870 : « Les
jeunes filles se trouvent à la merci d'une société qui leur refusait toit,
nourriture, travail, respectabilité et même pitié. Elles n'avaient plus qu'à
vendre leur corps. Donc, il est extrêmement rare que l'on choisisse d'exercer
la prostitution. ». Les femmes du XIXème ont une gamme de métiers très
limitée à leur disposition, et, malgré cela, elles sont souvent entraînées dans
les bordels par un placeur, que ce soit un total étranger ayant repéré sa proie
ou un proche voulant se faire deux-trois pièces de plus par mois. C’est de l’esclavage
moderne, et le mot n’est pas fort. Lorsque l’on embauche une prostituée, on
regarde jusqu’à ses dents. Que voulez-vous, contrairement au cheval, la pute
n’est pas donnée. Lorsqu’une femme entre en maison de plein gré, c’est souvent
pour échapper à un homme, un mari ou un père. Mais le bordel s’impose comme un
piège. Le principe est simple : une femme entre en maison, elle cherche à
gagner de l’argent. L’objectif de la tenancière est de lui faire comprendre
qu’elle lui coûte beaucoup, en médecin, blanchissage, nourriture, produits
d’hygiène et parfums. Elle lui fait contracter des dettes pour la moindre
raison. Si une femme se prostitue pour échapper à la misère ou pour se délivrer
de la dépendance à un homme, le choix de la maison est très peu judicieux,
donc. Je vous l’annonce : beaucoup (trop) de femmes se sont retrouvées
emprisonnées dans ce système pour ne jamais en sortir. Le grand espoir est
d’être rachetée par un homme, un homme qui paierait toutes les dettes. C’est ce
qu’a réussi à faire Casque d’Or.
On s’éloigne peu à peu de l’image bohème, ou du combo
plumes-champagne-cigare que l’on peut avoir de ces maisons. Seulement, il faut
savoir qu’il n’en existe pas qu’une seule sorte. On a beau dire ce qu’on veut,
au XIXème, quand on le voulait, on savait s’amuser. Les maisons les plus
courants sont des tôles d’abattage. Pour éviter tout trafic d’argent, on paie
avec des jetons achetés à l’entrée : pour être claire, ce sont des usines
d’où on crie « Qui
donne dix sous ? Qui monte ? ». On compte soixante-dix à cent passes par jour. Je vous
laisse un moment pour vous rendre compte de ce que ça représente. Dans ces
tôles d’abattage, on trouve des spécialisations, comme les tôles à passion,
l’ancêtre des clubs SM.
Photographie d'une chambre de La Fleur Blanche. |
Mais ce qu’on retient surtout de ce siècle, ce sont les grandes
maisons : le Sphinx, le Chabanais, les Belles Poules, la Fleur Blanche,
pour n’en citer que quelques-unes. Pour mieux comprendre cet univers, je vais
étudier l’exemple du One Two Two. Cet établissement, situé 122 rue de Provence
à Paris, d’où le nom, est tenu par une certaine Madame Doriane. Sa
spécificité ? Faire faire le tour du monde à ses clients, grâce à
vingt-deux chambres à thème. Parmi lesquelles la chambre des
tortures du Moyen Âge, la cabine de l’Orient Express, avec des sons de train
enregistrés, la chambre igloo, la chambre romaine, la chambre grecque, la cabine
de paquebot transatlantique et la chambre galerie des glaces. Qui peut bien
aller là-dedans ? Eh bien Léopold III, Churchill, Fernandel, Chaplin,
Gabin, Edith Piaf, Sacha Guitry, Cary Grant. Tout cela pour vous faire
comprendre le naturel qui résidait dans le monde de la maison close : rien ne
se cachait, c’était aussi naturel que d’aller au café. Le bordel, le vrai, le
grand, ce n’était pas uniquement une question de sexe. Retour dans notre One
Two Two : là, au beau milieu, se trouvait un restaurant, appelé Le Bœuf à
la Ficelle. Les bordels français avaient une élégance si réputée qu’une visite obligatoire
a fini par s’installer dans le protocole des visiteurs étrangers, un événement
que l’on appelait la « visite au Président du Sénat » sur les emplois
du temps officiels. Pauvre sénateur.
Façade des Belles Poules. On dirait un vieux machin tout moche, ça fait un peu mal au cœur. |
Il est cependant à
déplorer que l’Histoire de la prostitution ait été passée sous silence – comme
une bonne partie de l’Histoire des femmes. Trop peu a été préservé : les
grands lieux ont été transformés, oubliés. A Paris, seule la façade des Belles
Poules, au 32 rue Blondel, est encore visible. Il faut savoir qu’en 1946, une
militante (et aviatrice, et espionne, et ancienne prostituée, enfin bref, une dame super cool), Marthe Richard, a réussi à faire interdire les
maisons closes en France. Avant cela, ces établissements ont pris du bon temps,
en prenant leur essor tout au long du XIXème pour s’épanouir pendant la
IIIème république (telles des fleurs. Oui, j’arrête les images moisies.).
Ce qu’il faut retenir,
c’est que l’image que l’on a aujourd’hui des maisons closes est très différente
de la réalité, pleine de légendes urbaines, fabriquée par les hommes, pour les
hommes. C’est triste, mais c’est ce qui pimente le défi de faire aujourd’hui
l’Histoire des femmes. Eh eh eh, vous savez quoi ? C'est dans ma fac qu'on a eu l'idée d'étudier cette Histoire-là ! (Désolée, faut que je me donne du courage pour aller à Paris X tous les matins.) J'ai malheureusement dû faire court : la prostitution est un sujet très intéressant, sur lequel je pourrais déblatérer des heures entières. Je voulais seulement vous donner une vision globale de la chose, en contenant les détails sordides pour éviter qu'on me lance des pierres sur Internet. En revanche, si un récit plus poussé attire votre attention, n'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me le faire savoir, et je referai un autre article (pour lecteurs plus avertis, cette fois ; tout cela n'est vraiment pas joyeux).
A bientôt !
Pour aller plus
loin :
- Le film de
Bertrand Bonello, L’Apollonide :
Souvenirs de la maison close, un huis-clos qui déchire vraiment niveau
photographie. C’est rare que je dise d’une œuvre cinématographique « Waouh, ça aurait presque pu se passer comme
ça pour de vrai à cette époque. », mais là, ça le vaut. Plein de
nominations aux Césars et une récompense pour les costumes en plus.
- Un article d’Alain
Corbin publié dans L’Histoire que
vous pouvez consulter gratuitement ici.
- Un bouquin écrit par
Alain Corbin, Les Filles de Noce - Misère sexuelle et
prostitution aux XIXème-XXème siècle, Flammarion, Paris, 1978.
- Une émission de
vulgarisation d’Histoire (parfaite pour aller à la fac ou au boulot le matin) présentée par Frank Ferrand, intitulée « Quelques
lieux de plaisir », à écouter ici.
- Wikipédia, tout simplement. Malgré ce que beaucoup disent, c'est un outil très utile, lorsque l'on débute sur un sujet. Je ne vous ferai pas le roman sur pourquoiWikipédiac'estdangereux, on vous le joue assez. Vraiment, n'hésitez pas à aller lire quelques pages (même mes profs d'université cautionnent !).
- Wikipédia, tout simplement. Malgré ce que beaucoup disent, c'est un outil très utile, lorsque l'on débute sur un sujet. Je ne vous ferai pas le roman sur pourquoiWikipédiac'estdangereux, on vous le joue assez. Vraiment, n'hésitez pas à aller lire quelques pages (même mes profs d'université cautionnent !).
Salut !
RépondreSupprimerJ'ai adoré lire ton article ! Très long, et c'est pour cela que mon commentaire restera concis, sinon j'ai pas finie de tout commenter ! Mais tout de même passionnant. J'aime beaucoup, même si cela peut paraitre étrange, le domaine de la prostitution au 19eme siecle. Ce côté horrible et mystérieux, à la limite de la fiction me fascine. C'est un peu comme la guerre d'ailleurs, j'aime, mais je trouve ça horrible. Bref, j'ai appris beaucoup de choses que je ne savais pas, comme les noms des établissements et l'historique des bordels. Les quelques photos sont aussi splendide !
Pour parler de Nana, j'avais très envie de le lire (toujours maintenant d'ailleurs). Mais comme son créateur n'est autre que le célèbre ronflant messire Zola, le roi des descriptions sur 500 pages, j'étais un peu réticente à cette lecture. L'as-tu lu ? Est-ce qu'il est bien ? Et si le fantômes de Zola lis ça, je suis désolé pour le terme 'ronflant' >_>
Les articles que tu proposes en fin d'articles on l'air vraiment intéréssant, je vais allé jeter un coup d’œil !
Pour ce qui est de l'Apollonide, j'ai trouvé ce film tout bonnement extraordinaire. Les histoires tragiques et bouleversante, la dur réalité de ce monde, mais surtout les magnifiques décors !
Il existe aussi une super méga généralissime série intitulé "Maison Close", en deux saisons, qui raconte également l'histoire d'un célèbre bordel parisien.
Mais ce qui m'horrifie/fascine le plus, c'est les cas des pauvres jeunes filles enrôlé de forces et piégé dans ses maisons closes. C'est vraiment tragique comme destin... >_< J'avais lu une histoire, ou un bout d'histoire, qui racontait la vie d'une fille dans ce cas présent, écrit par Sade.
Voilà ! Quoi qu'il en soit, c'était vraiment un super article, bien complet, tenant et pleins d'informations intérésntes ! Merci encore :)
Mooh, je suis trop super contente que l'article t'ait plu ! Ça peut paraître morbide, mais j'adore aussi tous ces domaines (comme tu as pu le voir). Tout ça nous fait sortir de notre quotidien. Tu dis que c'est à la limite de la fiction, je suis complètement d'accord. C'est tellement étonnant, aujourd'hui, de voir à quel point tout ça a pu être naturel à l'époque, c'est incroyable. Cet article est un gros résumé d'un exposé que j'avais fait (avec la Maman des Dragons, d'ailleurs) en prépa, on avait 4000 photos, je me suis tellement retenue de tout mettre ><
SupprimerEn ce qui concerne Nana, je dois te faire un aveu : un des buts de ma vie, c'est de réussir à avoir un doctorat de lettres modernes sans jamais avoir lu de Zola. Je déteste Zola. Mais bon, c'est parfaitement dans le sujet, et puis, vu le nombre d'amis que j'ai fanatiques de Zola, je suppose que c'est tout simplement une question de goût, alors je ne peux que te conseiller de le lire :)
J'ai aussi eu un gros coup de coeur pour L'Apollonide, je me suis toujours pas remise de ce film ! Et merci pour Maison Close, j'avais entendu parler de cette série il y a quelques temps, je l'avais complètement oubliée. J'ai trouvé ma série du mois d'août, je crois :)
En tout cas, merci pour ton commentaire, ça m'encourage à faire encore plus d'articles d'Histoire !
C'est vrai que c'est étonnant, même s'il se passe des trucs horrible partout dans le monde. Le fait que ce soit autant ancré dans la normalité de cette période me choque et me fascine !
SupprimerTrop bien comme exposé en tout cas ! J'aurais vraiment aimé voir plus de photos cependant ^^
Ah ! Je crois que c'est un super défis là, et ça prouverait bien que Zola n'est pas "necessaire" en terme de littérature. Même s'il à fais tout un paquet de livres sur des générations de personnages, qu'il a étudié la folie héréditaire et les fais sociaux de l'époque. Tout ce que ce qu'il retransmet dans ses livres c'est blablabla.... Alors est-ce que c'est dommage ou pas ? J'en sais rien, tout ce que je sais c'est que ses histoires sont, dans le fond, très intéréssante. Mais sur 300 pages, il y aura seulement 5 pages de pure actions géniale gachée par tout pleins de blabla inutiles... Alors moi, je te soutiens à fond là dedans ! Et tu me tiendras au courant si tu as réussi !! Je veux pouvoir dire "ouais bah je connais quelqu'un qui a eu un docorat en lettres sans lire de Zola alors hein" xD
De rien pour Maison Close, je crois qu'il va te plaire :D
Et oui, fais plus d'articles ! :D