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vendredi 26 septembre 2014

Ernest, un groupe musical, mais pas que

Par La Maman des Dragons

Alors, je sais que ça fait un petit moment que je n’ai pas écrit d’article, mais mon cerveau s’était mis en hibernation tout seul et j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Je déplorais qu’il sorte un jour de cette hibernation forcée et, miracle, il a décidé de passer à la phase décongélation il n’y a pas si longtemps que ça. Je vais donc vous parler de ce qui a provoqué le dégel : Ernest.

Les membres du groupe. Et le banjo.

Je sais que d’habitude je vous parle de théâtre, de Game of Thrones, de fans et de culture geek. Mais aujourd’hui, je vais vous parler d’un groupe de musique et plus particulièrement, du concert que je suis allée voir le 25 septembre 2014 aux Trois Baudets, en vous passant la partie où je me suis perdue dans la rue. Alors, contextualisons un peu les choses : lundi, un ami m’envoie un message me demandant si je suis partante pour un concert le jeudi même. Je dis oui (j’aime bien sortir un peu dans ma vie) et je demande quel type de musique c’est. La réponse (et je n’invente rien) a été : « C’est un style rock avec un mélange de vieux Paris et de malsain mais trop vachement bien. »

Même si je voyais l’ambiance décrite, je suis allée faire un tour sur la page du groupe, j’ai écouté trois notes et ma première réaction a été : « Tu m’aurais dit Steampunk à la française, j’aurais signé direct. ». (J’y suis quand même allée, d’où le pourquoi du comment de cet article). Ainsi donc, je vais vous parler de ce groupe et plus particulièrement de leur concert (parce qu’on peut parler d’un groupe, si on ne le voit pas en concert, on ne peut pas vraiment en parler). Avant de continuer, je vous invite à aller voir ici pour comprendre un peu de quoi je parle. Je ne vais pas vous faire un article pour dire « C’est trop génial de la mort qui tue. » mais plutôt sur le pourquoi du comment ce groupe a de l’avenir et mérite qu’on y prête attention, et tout cela grâce à un décryptage de leur concert.

Ce groupe a quelque chose de très intéressant et de très difficile en même temps : un univers. Ils sont cinq, dont un chanteur, à partager un univers rock, Steampunk, complètement hallucinant. La difficulté qui se pose alors est de réussir à imposer cet univers particulier à leur public et, chose primordiale, à l’imposer par leur musique. Je ne dirais pas que rares sont ceux qui apprécient l’univers Steampunk, ce serait mentir. Mais en France, cet univers particulier n’est pas très répandu. Et pour cause : inspiré d’un Londres victorien, l’univers Steampunk tire son nom de steam (fumée, vapeur en anglais) et de punk (sans blague hein). On va trouver une esthétique copiée sur l’époque victorienne mais avec un ajout considérable d’une touche séduisante, glamour (notamment une inspiration sortie des cabarets) mais également une prédominance de la classe anglaise et, surtout, du Steam : cyborg, machines à vapeur étranges, engrenages sur les vêtements, bijoux, accessoires. C’est donc un univers très noir mais en même temps très bariolé de cuivre, de blanc et autres couleurs pâles qui paraissent lugubres par contraste. Eh bien, l’univers d’Ernest c’est ça, c’est du Steampunk à la française. Et ils ont réussi le pari de créer des chansons originales dans ce curieux mélange de rock et de Steampunk, en partie grâce à un piano dont le son a été vieilli type années 50 mais qui fait aussi penser à un carillon de boîte à musique ou un orgue de barbarie ; tous ces instruments qui fondent l’univers musical du Steampunk (sans violon, malheureusement).

Alors comment ont-ils réussi à élargir cet univers à un concert entier ? Déjà par leur esthétique qui est très simple et pourtant très travaillée : un piano au design unique, des guitares électriques retravaillées, décorées, une batterie qui aura cet aspect steam et un banjo. Je ne connais pas beaucoup de groupes de musique rock qui ont un banjo, à part les Dublinners. Mais eux l'ont dans le cadre traditionnel irlandais. En plus des instruments, chaque membre du groupe a son costume de scène (je n’aime pas ce terme) qui donne une seconde profondeur à leur univers. Pas de décors, juste des effets de lumière (on peut s’améliorer sur ce point, mais c’est minime). Comment donc entrer dans un univers qu’on ne peut pas entièrement se représenter visuellement ? Par la présence sur scène.

Je fais une pause pour applaudir. C’est pas facile d’avoir de la présence sur scène, ça se travaille très dur ou c’est inné. Quand on est acteur, on a un rôle, un costume, des décors, un texte à défendre. C’est facilité, on nous a mâché le travail. Quand on est un groupe de musique, on crée à partir de rien, tout repose sur des brindilles. S’il n’y a pas de présence sur scène, c’est fichu. Eh bien, permettez-moi de vous dire que la première chose que je me suis dit au début du concert a été : Il a une véritable présence sur scène, il sait jouer, il arrive à emmener le public dans leur univers. Ils iront loin.

Moi j'veux un piano comme ça.

Alors oui. Le chanteur se transforme sous les yeux du public grâce à un jeu incroyable et complètement déluré : tour à tour épouvantail, Napoléon Bonaparte, antiquaire ou bien marionnette, il fait vivre ses chansons. On retrouve toutes les influences du Steampunk mais remises à jour : d’abord on parle de marionnette (grand thème dans l’imagerie Steampunk où tout est contrôlé et contrôlable), puis on trouve une ambiance cabaret, quoique malsaine et fascinante. Ensuite, on nous fait faire un petit détour avec Napoléon Bonaparte mais toujours pour revenir au point de départ : l’imaginaire. Imaginaire du steam ou imaginaire des contes, tout se recoupe et s’enchaîne, un monde féerique et noir prend vie.

Ce n’est pas uniquement sur la présence du chanteur que tout s’articule mais principalement sur l’écoute entre les membres du groupe. Il y a une véritable proximité entre eux, un jeu, ils participent tous à la création et au maintien de l’univers. La musique devient non pas un élément à côté mais participe réellement à la féerie. C’est donc un curieux mélange entre musique et jeu de scène, presque une véritable performance d’acteur, avec un véritable dialogue entre la scène et le public (ce qui est relativement aléatoire, tout dépend du public et de la salle).

Véritable esthétique, travaillée et peaufinée, qui pourrait être tirée d’un manga, d’un comic, d’une série télévisée. Véritable présence sur scène et jeu d’acteur pouvant faire penser à une pièce étrange et féerique, un conte mis en scène. Mais véritable présence musicale, assumée et introduite (ne pas uniquement faire suivre les chansons les unes aux autres, les relier entre elles, ne pas toujours faire la même chose. Je note au passage la merveilleuse reprise d’Élisa de Gainsbourg, petit clin d’œil également. Ils ont su donner une nouvelle dimension à la chanson, ils l’ont intégrée à leur univers sans pour autant la dénaturer, exercice relativement difficile). Ce n’est pas vraiment une comédie musicale car ça serait presque une insulte (non pas que je n’aime pas les comédies musicales mais c’est autre chose), peut-être un conte musicale mais sans pour autant l’être tout à fait. Alors je vais peut-être paraître trop enthousiaste pour certains, mais je peux dire que j’ai vu un poème de Victor Hugo prendre vie sous mes yeux.

1 commentaire:

  1. Un groupe à voir absolument et un article remarquable sur la description des sentiments ressentis au cours de ce concert !

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