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lundi 28 juillet 2014

Dans la peau d'une festivalière : Avignon 2014

Par Rainbowl

Alors, déjà, le festival d’Avignon, qu’est-ce que c’est ?

Cet article promet d’être compliqué, puisqu’il y a en réalité deux festivals d’Avignon : le In et le Off. Bon, si vous allez sur la page officielle du festival (celle du In, en réalité), ils n’utiliseront pas ces termes, mais tout le monde, j’insiste là-dessus, tout le monde le fait. Et, personnellement, quand je parle du festival d’Avignon, je parle à la fois du In et du Off, puisque les deux ont comme point commun de se dérouler en juillet à Avignon, et de présenter du spectacle vivant (danse, musique et… autre chose, mais surtout du théâtre).

Ce restaurant, place du Palais des Papes, a tout compris.
Je vous avais dit que ce serait compliqué. Le In, c’est le festival officiel d’Avignon, celui qui a été fondé en 1947 par Jean Vilar, vous savez, le monsieur du théâtre populaire pour tous. Huuum. On y reviendra. Le In propose donc chaque année une trentaine de spectacles dans divers lieux prestigieux d’Avignon, comme la cour d’honneur du Palais des Papes ou le Cloître des Célestins. Et ce pendant un mois. Il y a également de nombreuses rencontres organisées avec les artistes, des artistes parfois reconnus, et pour lesquels j’ai souvent une réelle admiration, comme Thomas Ostermeier ou Valère Novarina. Je précise, car après, je vais taper sur le In.

Le Palais des Papes de l'extérieur. Pas mal, non ?

Le In est subventionné. C’est important de le dire, car cela explique son contenu. Le fait que, quoiqu’il arrive, même sans public, même avec des critiques atroces, les pièces pourront être jouées, car l’Etat (le Ministère de la Culture, la ville d’Avignon) paye de toute façon, permet aux artistes de prendre beaucoup plus de risques. Par exemple, cette année, dans le In, il y avait une pièce qui durait dix-huit heures. Henri VI, de Shakespeare, monté par Thomas Jolly. Oui, je sais. Est-ce que c’est bien, est-ce que c’est mal… Quelque part, je trouve ça positif que des artistes puissent s’exprimer sans les contraintes financières qui pourraient bloquer leurs idées. Ce qui m’énerve dans le In, c’est plutôt ça : on peut considérer que le In, c’est du théâtre public, car payé par l’Etat (et donc avec les impôts, soit dit en passant) et que le Off , comme nous le verrons, c’est du théâtre privé. Dans le cas de l’éducation, l’école publique est moins chère, car payée par l’Etat, que l’école privée, n’est-ce pas ? Bah, à Avignon, c’est l’inverse. Le In, c’est cher, en tout cas plus que le Off. Ostermeier, justement, c’est vingt-huit euros. Vous pouvez rajouter dix euros quand c’est dans la cour d’honneur. Quarante-sept euros Henri VI. A titre de comparaison, la pièce la plus chère du Off que j’ai vue, elle était à quinze euros avec la carte du Off, que je vous conseille d’avoir. Très souvent, ça tourne plutôt autour de dix, douze euros.

Le Off, justement, parlons-en. André Benedetto en est le fondateur, au Théâtre des Carmes, place… des Carmes, à Avignon, en 1963. Il est supposé être plus spontané, plus diversifié également que le In. Le Off, c’est la jungle en fait. Il y a eu, selon le site du Off, 1307 spectacles pour 1083 compagnies, rien que cette année. Oui, c’est autre chose que le In, clairement. Le Off est géré par Avignon Festival & Compagnies, une association datant de 1982, par l’initiative d’Alain Léonard, un acteur, pour « organiser le Off ». Hum hum.

Le lieu de naissance du Off.
Bon, c'est moins impressionnant que la cour d'honneur, certes.
Ah, et la place des Carmes. D'où le Théâtre des Carmes. Ah ah.

Mes parents ont joué dans le Off, j’ai des témoignages de compagnies, qui me confirment qu’en fait, c’est plutôt une forme de racket organisé, et qu’Avignon Festival & Compagnies se fait au moins un million sur le dos des compagnies qui se tuent pour avoir assez d’argent pour jouer. Là encore, c’est autre chose que le In.

Les divergences entre les deux festivals ne s’arrêtent pas là : le Off présente des pièces fondamentalement différentes que celles du In. Vous vous en rendez compte rapidement en feuilletant le catalogue du Off : le catalogue est gros, lourd, y a pas mal de conneries dedans, et beaucoup de belles choses aussi, certains le rejettent complètement, d’autres ne peuvent s’en passer. En clair, c’est la Bible du Off. Il y a une carte des théâtres à l’intérieur, et ça, c’est précieux. Très précieux. Dans un one man show, intitulé Fuck Off, qui se moque gentiment du Festival, Nicolas Maury appelle le catalogue le « Gérard Depardieu » : chaque année, il devient plus gros et moins cohérent. Ah, ah.

Donc, dans la Bible, vous trouvez de tout : du boulevard, du Molière, du Shakespeare, énormément d’ailleurs, des one man show donc, des troupes québécoises, belges, ou chinoises, du classique, du moderne, de la danse, de la musique, du spectacle jeunesse, bref, tout ce qu’on peut imaginer quand on pense à du spectacle vivant. C’est un buffet théâtral. Et vous, vous devez fouiller, comme dans une brocante, pour trouver la perle rare. Encore une fois, une démarche bien différente de celle du In. Le In, c’est moins fatigant, globalement. Enfin, sauf quand ça dure dix-huit heures bien entendu.

Rien qu'en regardant les deux catalogues, on peut voir la différence entre les deux festivals.

Sachant cela, on comprend pourquoi, dès votre arrivée à Avignon, vous êtes littéralement noyé sous les tracts. Vous remontez la rue de la République, là où il y a toutes les parades (des groupes de gens en costume, allant jusqu’à faire un mini spectacle de rue pour vous donner envie d’aller voir leur vrai spectacle), et toutes les trente secondes, on vous tombe dessus, telle une armée de témoins de Jéhovah : « Bonjour, Un mariage en blanc, c’est pas évident, au Théâtre du ****, à 20h ! » « A 13h, n’hésitez pas, une comédie pour toute la famille ! » « A 10h, deux musiciens extraordinaires reprennent tout Renaud, au Théâtre ****. », bref, vous avez compris. L’ambiance est donc assez particulière, il se passe toujours quelque chose, il y a toujours quelque chose à voir, c’est impossible de s’ennuyer. Les tracteurs vont même jusqu’à vous donner des tracts quand vous êtes tranquillement assis à la terrasse d’un café. Rajoutez à cela toutes les affiches qui recouvrent littéralement les murs, et vous pourrez visualiser Avignon un jour de festival.

Sous les affiches, il y a la place des Corps Saints. Je crois.

En ce qui me concerne, je considère que ce qui fait Avignon, c’est l’ambiance du Off, cette agitation permanente, cette course à travers la ville quand tu as un spectacle à 15h, et que tu viens de voir un spectacle à 13h30. Ce ne sont pas des vacances reposantes, mais intenses. C’est bien pour ça que j’ai envie d’y aller chaque année : on devient vite accro.

Ah, une dernière chose pour différencier le In du Off : le bar du In, donc géré par les organisateurs du In, n’est accessible que sur invitation. Le restaurant du Off, dans le village du Off, est ouvert à tous. Vous comprenez peut-être mieux pourquoi l’élitisme du In m’exaspère. D’ailleurs, conseil de survie si vous allez dans une rencontre avec des artistes du In : ne critiquez surtout pas la pièce. Pardon, la création. Il y a deux ans, je l’ai fait, et j’ai rajouté : « Votre pièce est un peu fermée non ? C’est l’année Jean Vilar, le créateur du théâtre populaire, et vous n’êtes pas très populaire, si ? ». J’ai dit « populaire », et l’acteur m’a dit « Je suis attristé d’entendre ça dans la bouche de quelqu’un de votre âge. De telles idées… », et il a continué, sous-entendant vaguement que j’étais réactionnaire, digne de voter FN, quoi. Si vous avez lu mes articles sur ce site, vous comprendrez certainement que je suis sans doute plus ouverte que lui, puisque, contrairement à lui, j’accepte la critique.

Le bar du In, grâce à une espionne infiltrée (moi).

Cela n’empêche la création de très belles pièces dans le In. L’esprit par contre m’est insupportable. Si vous ne comprenez pas une pièce, pire, si vous n’aimez pas, vous êtes officiellement un nul, un réac, un PAUVRE. Vous ne faites aucun effort pour vous initier à l’univers de cet artiste pourtant si beau ! J’ai connu des gens qui avaient détesté une pièce d’au moins quatre heures, mais qui étaient tellement tourmentés par cette vision des choses, qu’ils étaient retournés la voir « parce que j’ai pas trop aimé, mais en même temps, c’est ma faute, j’ai pas dû bien saisir le message, tu vois. » Brisons là.

Donc, je préfère le Off. Surtout depuis que j’ai compris comment trouver des bonnes pièces, en tout cas des pièces qui me plaisent, dans la jungle avignonnaise. Et comme je suis vraiment trop gentille, je vais passer en revue les différentes façons de survivre, en tant que spectateur, à Avignon.

Comment survivre à Avignon, ou tout ce que normalement, vous apprenez sur le tas, à vos dépens

Déjà, le déplacement. Vous avez besoin d’une carte, et vous devez savoir vous en servir. Il y a un bus à Avignon apparemment, mais euh… conduire à Avignon pendant le festival, c’est la septième porte de l’Enfer, donc évitez. C’est comme conduire à Paris, sauf qu’au lieu d’être bloqué par des bouchons, vous êtes bloqué par des parades en plein milieu de la route. Ou pire, par une manif d’intermittents. Donc, vu que vous utilisez vos jambes sur les trottoirs et les routes, choisissez bien vos chaussures, en sachant qu’il y a parfois des pavés, et que courir en talons sur des pavés parce qu’on est en retard à une pièce, c’est un art que tout le monde n’a pas. Concernant la carte, selon moi, elle n’est pas impossible à lire, et se révèle très précieuse, mais il faut bien la choisir. La carte du In, où ne figure que les théâtres du In et pas toutes les rues, vous oubliez. La meilleure carte, c’est celle du catalogue du Off. Elle existe en plus petit, sans le catalogue autour, mais mes amis, vous allez vous trimbaler ce *%$µ de catalogue toute la sainte journée (logique, pour une ancienne ville papale), donc ça revient au même. Prévoyez un grand sac du coup. Mon catalogue était destroy au bout de trois jours à force de rouler dans un minuscule sac à main. Sinon, les repères importants : la rue de la République, qui donne sur la place de l’Horloge, qui donne elle-même sur la place du Palais des Papes. Ces trois lieux traversent Avignon, et c’est un bon moyen de se repérer au début, puisque tout le monde connaît ces endroits, et qu’ils sont indiqués assez souvent sur des panneaux.

Je parlais du catalogue : lire le catalogue du festival Off, cela s’apprend, mes chéris. Parce que savoir lire le catalogue, c’est savoir trouver les bonnes pièces. Juste avant de commencer, je vous informe que vous pouvez trouver le catalogue dans beaucoup de théâtres du Off, au village du Off, et, bien entendu, à la Mairie. Vous ne pouvez pas le manquer. C’est la Bible, je vous dis. Donc, comment lire la Bible. Au début, à la première page, il y a la liste de tous les théâtres, ou lieux théâtraux, du Off ; une petite centaine, tranquille. Ça fait peur au début. Ils sont numérotés, et est indiqué à côté la page qui leur correspond. Vous allez à la carte, quelques pages plus loin, et vous voyez sur la carte les numéros des théâtres : par exemple, le Théâtre des Béliers est représenté par le numéro 24 sur la carte. Vus pouvez donc voir tout de suite où il se trouve. Je vous avais dit que c’était précieux. 

Maintenant que vous savez lire la carte et repérer les théâtres, il faut choisir les pièces. Vous tournez encore quelques pages, et vous voyez que chaque théâtre a une ou deux, voire trois pages dédiées à la présentation de ses pièces.  

C'est pour ça qu'il est aussi gros, ce catalogue.

Et là, c’est la panique. Comment choisir ? Courage, ce n’est pas fini, je ne vais pas vous laisser comme ça. Ma méthode, personnellement, c’est d’aller vers les théâtres que je connais. Oui c’est tout bête, mais c’est comme ça. Rien ne m’empêche d’aller voir d’autres choses, dans d’autres théâtres, grâce au bouche-à-oreille, mais quand j’arrive à Avignon, c’est mon premier réflexe. Ces théâtres, c’est simple, je sais, par expérience, qu’ils accueillent de bonnes compagnies. Du coup, je leur fais confiance. Ça peut se révéler une mauvaise idée, mais c’est un bon début. Après, moi je suis allée voir des pièces dans des théâtres que je ne connaissais pas, et qui était géniales, attention ! Je vous donne seulement des bases. Ces théâtres, je vous en fais la liste, c’est cadeau : le Théâtre des Béliers, le Théâtre des Carmes  au moins pour l’histoire du Off , le Théâtre du Chêne noir, le Théâtre du Chien qui fume, la cour du Barouf – spécialisée dans la Commedia dell’arte , le Théâtre des Doms, l’espace Alya  une découverte cette année en ce qui me concerne , Essaïon-Avignon, le Théâtre de l’Etincelle, le Théâtre Girasol, le Théâtre des Lucioles et la Manufacture  une autre découverte cette année. Peut-être que certains d’entre vous se disent : « Je suis allé au théâtre blablabla et j’ai détesté la pièce. » ou « Je suis allé à un théâtre qu’elle n’a pas mentionné, et c’était génial ! ». Il faut garder un esprit critique. On peut être un bon théâtre et programmer un grosse daube, et inversement. Ce sont juste des bases, encore une fois.

Autre moyen de trouver des pièces dans le catalogue, les horaires. Oui oui. A la fin du catalogue, il y a le classement des pièces par horaires. Par exemple, « 9h20 » et en dessous, tous les spectacles qui passent à cette heure-là, Si vous avez un trou, une après-midi, vous pouvez très bien vous dire « Tiens, je vais chercher dans les pièces qui passent à 15h ! », et voilà. Sinon, il y a aussi un classement des spectacles par style, ce qui est pas mal aussi, et par auteur, ce qui est dangereux. Ne vous dites pas « Oh, j’adooooore Shakespeare, la pièce va forcément être magnifique ! », c’est une erreur de débutant. Un bon dramaturge ne veut pas dire une bonne pièce, la Maman des Dragons le montre assez clairement dans cet article. Surtout, allez voir du Shakespeare ou du Molière à Avignon… C’est aussi le lieu parfait pour découvrir d’autres auteurs. Et puis, il y a toujours une trentaine de Molière.

Sinon, il y a le bouche-à-oreille, mais méfiez-vous : vous ne connaissez pas forcément les goûts de votre interlocuteur. Il a peut-être adoré quelque chose que vous avez détesté. Essayez de vous renseigner un peu sur les pièces qu’on vous conseille. Il y a également les parades : je me souviens d’être allée voir une pièce italienne tant la parade nous avait fait rire, et ce fut un vrai succès ! Restez cependant critique, toujours.

Une fois que vous avez trouvé, vous appelez (tous les numéros sont dans le catalogue) et vous réservez. C’est important, car parfois, les pièces sont complètes si vous vous y prenez trop tard, et vous vous retrouvez sur la liste d’attente. La liste d’attente, pour l’avoir fait trois fois, c’est très sympa (ironie bonjour !). En gros, vous arrivez au théâtre, et vous devez attendre, ou plutôt espérer, que des gens ayant réservé décident au dernier moment de ne pas venir, libérant ainsi leurs places. Oui, ça peut être assez aléatoire, vous n’êtes pas assuré de pouvoir rentrer. J’ai été recalée une fois, j’avais attendu une heure. Joie. Mais quand vous rentrez, quelle victoire ! Et puis, c’est l’occasion de parler avec des gens, unis avec vous dans cette galère, et prêts à partager des coups de cœur. La liste d’attente marche aussi pour le In, sauf que les gens ont payé des places qui étaient beaucoup plus chères, donc il y a plus de chances qu’ils viennent. Ah, et pour Ostermeier, des gens faisaient la queue dès 17h, pour une pièce à 22h. Non merci.

Que dire d’autre ? La rue des Teinturiers, très jolie, mais où apparemment, si on mange une salade, on peut se choper une intoxication alimentaire. Les intermittents qui ont recouvert tous les noms des rues de la ville de noms du style « Rue Manuel Valls ». Tous les spectacles de rue, le jardin des Doms, la rue des Marchands… 

Ah oui, le pont d’Avignon.

On s'en fout en fait.


J’espère vous retrouver l’année prochaine !

                                                                                                      





4 commentaires:

  1. Ah, le Festival d'Avigon... J'y été allée en 2011, c'était vraiment une très belle expérience, j'avais adoré. En effet, j'avais surtout vu du Shakespeare et du Racine, mais j'ai aussi découvert ou redécouvert des auteurs moins connus, vu quelques créations et au final, je me suis totalement éclatée. C'était en Off, pas besoin de le préciser.

    J'essayerai de retrouver le fichier Word sur lequel j'avais noté mes avis au fur et à mesure sur les pièces que j'avais vues, parce que ça m'avait quand même pris du temps et que sur le coup, cela m'a permis de me souvenir bien mieux de détails et de noms de pièces que si je n'avais rien noté. ^^

    Merci pour cet article, en tout cas ! Cela me donne envie d'y retourner.

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    1. Mon but, c'est de donner envie à tout le monde d'y aller ou d'y retourner, donc merci à toi ! En 2011, j'y étais aussi je crois... Oh ma mémoire... Et si tu retrouves ce fichier Word, n'hésite pas à partager, ça m'intéresse ! Je devrais faire ça l'année prochaine c'est une bonne idée !

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  2. super decryptage
    jai adoré ma premiere fois en avignon cette année et je suis pressée d'y retourner l'an prochain
    un outil utile pour les geek : l'appui mobile du off hyper bien faite avec la geoloc, les tels etc. :-)

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  3. Oooh, je ne savais pas qu'il y avait une application ! Je retiens pour l'année prochaine !
    Oui, Avignon on y va une fois, et on veut y retourner chaque année, c'est inéluctable x)

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